ALLOCUTION DE L'AMBASSADEUR LASKARIS À L'OCCASION DE LA FÊTE DE L'INDÉPENDANCE
Allocution de l’ambassadeur Alexander Laskaris à l’occasion de la fête de l’indépendance
Telles que préparées pour être prononcées
Le mercredi 5 juillet 2023
Madame la secrétaire d’Etat aux affaires étrangères
Mesdames et messieurs les membres du gouvernement
Mesdames et messieurs les membres du CNT
Mesdames et messieurs les autorités militaires
Mesdames et messieurs les représentants des confessions religieuses
Mesdames et messieurs … merci, shukran, marhaba, et soyez le bienvenu.
Votre présence ici honore les Etats-Unis, notre ambassade, et moi-même.
Les Américains présents ce soir partage tous une expérience ; chaque fois que nous retournons aux Etats-Unis, nos amis et nos familles nous posent toujours la même question :
Comment est la vie au Tchad ?
C’est une question ouverte avec mille réponses différentes, mais elle nous force à apprendre comment définir l’essence de notre expérience en tant qu’américains dans ce pays.
Je suis de nature optimiste et je représente une nation optimiste, alors je prends la question comme ceci : “dites-nous ce que vous aimez du Tchad.”
Ma réponse est toujours la même :
Le premier acte officiel d’un ambassadeur est de présenter ses lettres de créances au chef de l’Etat, une cérémonie où l’ambassadeur se présente et reconnait qu’il est un invité dans un pays étranger, après quoi il est reçu, remercié et encouragé à circuler et rencontrer autant de gens que possible.
Dans mon cas, j’ai eu des centaines d’expériences similaires au cours de ma première année au Tchad, parce que chaque fois que je rencontre des Tchadiens je me présente ; je reconnais que je suis un visiteur chez eux ; je rends hommage aux autorités et je demande la permission de faire mon travail.
Du Président de la Transition au village le plus reculé du Tchad, j’ai toujours eu la même réponse … “vous êtes chez vous”. Après cela, je suis toujours traité comme un invité d’honneur. J’ai été au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, avec des musulmans et des chrétiens … des riches et des pauvres … des cultivateurs et des éleveurs … des gens puissants et des gens modestes.
Dans tous les cas, j’ai découvert que le respect et l’amitié que j’ai transmis me sont rendus dix fois.
Voilà à quoi ressemble la vie au Tchad. Nous sommes traités comme des invités d’honneur avec tous les privilèges et les responsabilités que cela implique.
Pendant l’année dernière, j’ai appris à aimer le Tchad et – mieux encore – j’ai appris à respecter le peuple tchadien profondément.
Ce qui définit le Tchad pour moi, c’est la manière dont les gens travaillent dur. Mes excuses à mes amis V-8 — dont beaucoup travaillent dur également — je ne parle pas de notre tribu.
Je veux parler des 85 pourcents des Tchadiens qui vivent sous le seuil de pauvreté ; ceux qui vivent avec moins de cinq dollar par jour.
Je veux parler des jeunes hommes à Mao qui fabriquent des briques avec de l’argile blanche distincte ;
Les femmes à Sarh qui traversent le Fleuve Chari avec des sacs de charbons sur la tête ;
Les garçons qui suivent les troupeaux de dromadaires 20 kilomètres par jour entre Gaoui et Ati ;
Les femmes au Ouaddaï qui cultivent leurs petits jardins et emmènent leurs produits au marché.
Les jeunes hommes qui lavent les tapis et font la lessive au bord du Fleuve Chari ;
Les jeunes hommes qui remplissent les camions de natron à la pelle à Faya ;
Les hommes qui, comme mon père, gagnent leur vie sur l’eau et les femmes qui vendent les poissons au marché ;
Par dessous tout, les personnes les plus travailleuses au Tchad … vos mères, nos mères, qui travaillent toute la journée mais qui trouvent le temps et l’énergie de nourrir leurs enfants en plus de toute autre personne qui se présente affamée.
Le défi fondamental que je vois au Tchad est que le pays ne récompense pas ceux qui travaillent le plus dur. Le Tchad que nous voulons tous voir va se réaliser lorsque tous ces travailleurs acharnés jouiront des fruits de leur travail.
Bien que je fusse absent durant les trois dernières semaines, le Tchad était dans mon esprit pendant que je marchais sur le sol sacré de Lexington et Concord, Massachusetts, où les sujets britanniques — futur américains – ont pris les armes contre leur roi et ont tiré le “coup entendu dans le monde entier.”
Alors que je suivais les pas de la révolution américaine, mon esprit étais au Tchad et plus précisément à Mandoul, dans le Canton de Bouna. Ce qui uni les patriotes de Boston à leurs homologues de Mandoul en 1928 c’est ce que mes ancêtres américains condamnaient comme “l’imposition sans représentation.”
Avant que les Etats-Unis d’Amérique ou la République du Tchad n’existent, il y avait de braves gens qui ont dit qu’ils ne pouvaient être gouvernés qu’avec leur consentement. Les deux groupes de gens ont dit à travers des mots et des actes que s’ils étaient demandés à payer des taxes, ils avaient le droit de voir le fruit de leur travail à l’œuvre dans leurs communautés et pour le bien-être de leurs familles.
Ils ont rejeté le droit aux gouvernements distants de prendre des décisions qui les touchaient alors qu’ils n’avaient pas leur place à la table.
La démocratie au Tchad, comme la démocratie aux États-Unis, repose sur l’idée révolutionnaire – toujours menacée mais jamais éteinte – que les gouvernements servent leur peuple, et ne le font qu’avec son consentement. C’est – nous croyons – l’étoile polaire universelle ; un point fixe dans le ciel nocturne qui nous guide si nous nous déplaçons dans la bonne direction ou si nous nous égarons.
Je refuse – et nous refusons – l’idée que le Tchad n’a pas besoin d’une démocratie complète ou qu’il n’est pas prêt pour une démocratie complète. En plus d’être optimistes, nous avons aussi un coté pragmatique. La République du Tchad a été dominé par des hommes armés depuis l’indépendance et a été dans une sorte de rébellion depuis l’année où je suis né. Les résultats sont clairs ; le Tchad est devenu l’un des pays les plus pauvres du monde, beaucoup plus pauvre qu’il ne devrait l’être vu le talent et l’application de son peuple. Je pense que le Tchad peut mieux faire.
La sortie de la mauvaise gestion et des conflits est la démocratie … un engagement partagé de tous les acteurs politiques et de la société civile pour gagner et céder le pouvoir aux urnes.
Notre 16ème président, le Grand Emancipateur Abraham Lincoln, s’est tenu sur un champ de bataille sanglant de notre guerre civile et il a exprimé son désir, et l’objectif des Etats-Unis:
“que cette nation, sous Dieu, aura une nouvelle naissance de liberté – et que le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ne périra pas sur la terre.”
Yadjib ‘an yakun lihadhih al’umat, fi zili allah, wiladat jadidat min alhuriyat, wa’ana hukumat al shaeb w’ lshaeb wa ‘lshaeb lan tuhlik min al’ardaz.
Dans nos deux pays, il y a de la violence dans nos histoires, mais nos plus grands triomphes et nos plus grands progrès sont survenus en temps de paix, grâce à l’expansion de la liberté.
Le président Lincoln l’a reconnu lorsqu’il a appelé une nation divisée en guerre contre elle-même à agir sur les “meilleurs anges de notre nature”.
Un Etat qui est l’expression des cultures diverses du Tchad, de son histoire riche et de ses ressources humaines … un Etat qui est aussi fort et vibrant que son peuple … c’est tout ce dont le Tchad a besoin pour prospérer, un État qui montre les meilleurs anges de la nature du Tchadien qui sont si abondamment claires pour un visiteur américain.
Nous sommes fiers que tellement de tchadiens nous considèrent comme des amis et des partenaires et je suis honoré de représenter le Président Biden et le peuple américain parmi vous.
Le Tchad est devenu chez moi depuis l’année dernière et je commence à sortir et explorer ce pays.
J’ai été également ravi de rencontrer mes compatriotes américains dans tous les coins de ce pays, et encore plus ravi d’apprendre que – tout comme moi – ce sont des invités honorés dans leurs communautés.
En ma qualité de représentant du peuple américain, je suis reconnaissant à mes frères et soeurs tchadiens pour leur accueil chaleureux chez eux, dans leurs écoles, églises et mosqués.
And just a brief word to my fellow Americans here in Chad. Regardless of how we came to live in this country, we are fortunate that although we are far from home, we are also at home. We share the common experience that Chadians of all walks of life have welcomed us into their communities, and we are grateful to live in such good company.
Merci et Joyeux anniversaire USA!